Étude SCLERONCO-1 : Étude de tolérance et de pharmacovigilance des Immune Checkpoint Inhibiteurs chez les patients ayant une SCLERodermie systémique préexistante en ONCOlogie - 11/06/21
pour le groupe Français d’étude des vascularites
G. Manson 4, A. Maria 5, S. Humbert 6, B. Godbert 7, J. Perrin 8, A. Achille 9, J. Arrondeau 10, M. Kostine 11, V. Fallet 12, G. Pugnet 13, B. Chaigne 14, S. Champiat 15, O. Lambotte 16, J.M. Michot 17, A. Forestier 18Résumé |
Introduction |
L’immunothérapie par Inhibiteurs de Checkpoint (ICP) est indiquée dans un nombre croissant de pathologies onco-hématologiques et représente un espoir considérable pour les patients atteints de cancer, en permettant des réponses durables avec un profil de tolérance généralement meilleur que les autres traitements anticancéreux concentionnels. Ces immunothérapies sont longtemps restées contre-indiquées chez les patients atteints de maladies auto-immunes ou inflammatoires chroniques, devant un risque potentiel accru d’effets secondaires immunologiques et d’exacerbation de leur pathologie sous-jacente. La sclérodermie systémique (ScS) est une pathologie auto-immune et fibrosante dont certaines formes peuvent être associées au cancer, en particulier celles associées aux anticorps anti-ARN polymérase III [ARNpolIII]. La tolérance des ICP chez les patients ayant une ScS est inconnue. Cette étude vise à évaluer la tolérance des ICP chez les patients porteurs de ScS.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective, nationale (en France), des patients ayant un antécédent de ScS préalable et traités par un anti-PD1 ou un anti-PD-L1 en France, pour une indication onco-hématologique, sur la période 2013-2020. Le recrutement des patients a été réalisé via un appel à observation de la société nationale française de médecine interne (SNFMI), du Club Rhumatisme et Inflammation (CRI) et du groupe francophone de recherche sur la sclérodermie (GFRS).
Résultats |
Dix-sept patients ont été inclus dans l’étude (10 femmes et 7 hommes) dont l’âge médian (extrêmes) était de 61 (34 - 82) ans. Les patients étaient traités pour un cancer pulmonaire (n=13), ORL (n=2), cutané (n=1), colorectal (n=1). Les patients étaient traités par anti-PD1 (n=15) ou par anti-PD-L1 (n=2). L’immunothérapie anti-PD1 ou PDL1 était donnée en monothérapie (n=15) ou en combinaison avec une chimiothérapie cytotoxique (n=2). La ScS était diagnostiquée en médiane (extrêmes) depuis 7,0 (0 - 30) années avant le diagnostic de cancer. Deux (12 %) patients avaient une ScS paranéoplasique avec anticorps anti-ARNpolIII. Les données de tolérances retrouvaient des effets secondaires immunologiques de grade I-II chez 11 (65 %), et seulement 1 patient (6 %) a présenté une toxicité endocrinologique de grade IV. Quatre des 17 patients (23,5 %) ont présenté une aggravation de leur ScS, avec une nouvelle atteinte d’organe chez 1 (5,9 %) des patients. Aucun patient n’est décédé d’un effet secondaire immuno-relié ou d’une évolution de la ScS au cours du suivi. La durée médiane (extrêmes) de suivi des patients depuis initiation du traitement était de 1,13 (0,08 - 3,2) ans. L’efficacité de l’immunothérapie restait comparable à celle observée en population générale pour les mêmes indications oncologiques : 9 patients ont présenté une réponse partielle à l’immunothérapie, soit un taux de réponse objective de 52,9 %. Au dernier follow-up, 8 patients (47 %) étaient décédés du fait d’une progression de leur maladie cancéreuse.
Conclusion |
Le profil de tolérance des inhibiteurs de checkpoint chez les patients ayant une sclérodermie systémique et traités pour un cancer semble acceptable, en concédant un taux de poussées de la sclérodermie qui survient chez un quart des patients.
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Vol 42 - N° S1
P. A39-A40 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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